LA SOLIDARITE
Définition de solidarité
Etymologie : du latin "solidus", entier, consistant, lien unissant entre eux les débiteurs d'une somme.
La solidarité est le sentiment de responsabilité et de dépendance réciproque au sein d'un groupe de personnes qui sont moralement obligées les unes par rapport aux autres. Ainsi les problèmes rencontrés par l'un ou plusieurs de ses membres concernent l'ensemble du groupe. La solidarité conduit l'homme à se comporter comme s'il était directement confronté au problème des autres, sans quoi, c'est l'avenir du groupe (donc le sien) qui pourrait être compromis
11 Synonymes: association, camaraderie, cohésion, coopération, dépendance, esprit de corps, fraternité, interdépendance, mutualité, réciprocité, unité. |
LA SOLIDARITE
parfois confondue avec la générosité ou la charité, peut justement s’en distinguer grâce à ces deux premières significations : la solidarité suppose un lien initial qui n’existe pas dans la générosité. Plus précisément, on est solidaire envers ceux dont on partage (ou comme on le verra plus loin, les droits) : ainsi en est-il de la « solidarité professionnelle » (à travers les syndicats par exemple) ou de la « solidarité nationale » (à travers les retraites par répartition ou la sécurité sociale). Défendre les droits d’un camarade de travail dans un cadre syndical, c’est aussi nécessairement défendre ses propres droits, puisque ce sont les mêmes. Cotiser à la sécurité sociale pour les malades lorsqu’on est bien portant, c’est “s’assurer” qu’on bénéficiera des mêmes cotisations lorsqu’on sera malade. La générosité ou la charité s’exercent au contraire à l’égard de ceux avec lesquels on n’a pas de lien particulier : on est généreux ou charitable envers ceux dont on ne partage ni les droits ni les intérêts. Cette différence explique qu’on n’a en théorie nul intérêt à être généreux ou charitable, tandis qu’il peut être dans notre intérêt d’être solidaire. Cette distinction semble placer la solidarité en dessous de la générosité ou de la charité sur le plan moral, ces dernières étant désintéressées. On pourrait pourtant, comme l’ont fait certains philosophes soupçonneux, voir dans cet apparent désintéressement une hypocrisie plus ou moins consciente : n’est-ce pas pour se donner bonne conscience, ou pour pouvoir espérer le paradis, que certains font preuve de charité ou de générosité ? Sont-ils alors si désintéressés que cela ? Celui qui fait preuve de solidarité, au contraire, en “assumant” clairement l’intérêt qu’il y trouve, serait tout aussi “utile” que le généreux, et moins hypocrite. Il est un autre avantage de la solidarité, bien plus grand sans doute. Reposant sur une communauté d’intérêts, elle possède une certaine solidité, on l’a dit, et donc une fiabilité que sont loin d’avoir la générosité et la charité, qui sont imprévisibles et fluctuantes. Or la vie en société ne peut pas reposer sur des bases aussi fragiles que le sont celles de la générosité et de la charité. En faisant appel, dans une certaine mesure, à l’intérêt collectif, la solidarité assure sa constance et sa pérennité.